Gris nacre intérieur cuir tabac 1972

Voici la DS de Robert, qui est né en 1933. Je laisse la parole à son fils, Ariel:

Il y a deux DS pour lesquelles je n’avais pas accompagné mon père lors de l’achat : la première (une 21 pallas 66 ou 67 à ma naissance) et celle-ci.

Je sais donc peu de choses sur cette voiture, il m’a raconté s’être rendu dans la propriété du vendeur, une sorte de petit château dans la campagne toulousaine.

C’est le chauffeur du vendeur qui l’avait accueilli. Cette voiture était alors une première main, uniquement conduite par le chauffeur. De mémoire, elle avait un peu moins de 100.000 kms.

Le gars lui avait tendu les clés et mon père était allé essayer la voiture tout seul ( !). Il semble qu’il soit quand même repassé par la propriété pour faire le chèque et signer les papiers de la vente.

Elle était donc dans un parfait état d’origine, mais la peinture déjà un peu passée. Pour moi, elle était un peu plus sombre qu’actuellement. Les cuirs étaient parfaits, ils le sont toujours d’ailleurs.

Bref, le genre d’achat dont nous rêvons tous, et même en 1988 cela devenait rare à trouver dans ces conditions…

Elle a roulé régulièrement jusqu’en 1991, et elle a ensuite été remisée car mon père habite à l’étranger.

Elle a été remise en service il y a trois ans (quelques opérations classiques de maintenance, surtout autour de l’hydraulique, une vidange, un radiateur, un réservoir neuf et hop c’est reparti…), afin de s’en servir avec plaisir pendant l’été.

 

 

C'est donc une DS20 en état d'usage, pas encore vraiment rentrée dans le monde de la collection, et c'est ce qui la rend intéressante et émouvante, avec son enjoliveur manquant et ses petites imperfections.

 

 

Cette DS est la dernière d’une longue série, qui n’ont pas toutes eu une fin paisible…

Voici la suite du récit d'Ariel:

La première était une 21 Pallas, gris palladium et intérieur cuir.

A l’époque nous habitions à Caen (14) et mon père l’avait acheté à un vendeur d’occasions, nous sommes en 1967 ou tout début 1968. J’en ai quelques souvenirs car nous l’avons conservée jusqu’à mes 3 ans. Nous nous rendions souvent à Paris le week-end, il y avait l’autoroute jusqu’à Mantes la Jolie et on roulait assez vite. Côté sécurité, on a vu mieux, mais le souvenir d’être debout sur le siège arrière, les bras sur les dossiers avant, et le compteur à 150 est d’une autre époque ! Elle a connu un souci de moteur (j’ai entendu dire que les premières séries étaient un peu trop poussées), en tout cas mes parents l’ont alors revendue.

Je ne pense pas avoir de photos, malheureusement, pas plus que de la suivante.

C’était soit une DS Confort et boite mécanique soit une ID ? En tout cas, un modèle 68 ou 69 ça j’en suis certain parce qu’elle se démarrait avec un bouton rouge au tableau de bord et celui-ci était linéaire. Elle était blanche ou peut-être plutôt blanc carrare et intérieur en tissus rouge. Nous avons déménagé à Toulouse en 1973, car mon père avait changé de travail. Il se déplaçait beaucoup dans la région.

Un jour de 1975, il a été un peu optimiste en dépassant un car. Il y a eu un choc frontal assez violent avec une GS venant en sens inverse. Ça a été la fin de la DS (et je suppose de cette GS), mais les conducteurs s’en sont sortis.. Je sais que mon père avait eu le sternum fracturé à cause de la boucle de la ceinture qui se trouvait fort ergonomiquement au milieu de la poitrine.

On a racheté une Dspécial de 1974 dans une vente aux enchères, passant du blanc carrare à l’Ivoire Borely (et bien sûr skaï marron)… C’est vrai que l’Ivoire Borely peut être considéré comme le descendant du Blanc Carrare.

Elle avait quand même les phares qui tournaient, en option. Elle avait donc moins d’un an et dans les 40.000 kms déjà.

Je me souviens d’être allé la chercher un soir de Mars ou Avril 1975 avec mon père, j’étais au démarreur et mon père sous le capot pour la faire partir.

Cette DS a beaucoup roulé, je pense qu’elle a atteint les 200.000 kms à la fin.

A l’époque, plutôt que de changer de voiture il était d’usage de les repeindre dans une autre couleur. Celle-ci a été repeinte (dommage !!) en brun scarabée.

Elle a eu quelques accidents, dont un ‘tout droit’ stoppé par une rambarde au-dessus d’une petite rivière. Je revois le capot redessiné avec les barreaux de la rambarde et une sangle pour le maintenir.

Un jour en rentrant du ski, il y a eu un fort ralentissement juste après un dépassement. Une Ford Taunus n’avait pas le même freinage (ou son conducteur les mêmes reflexes ?), toujours est-il que la DS n’a pas survécu au choc arrière. On devait être en 1981 ou 1982.

A suivi une D SUPER 5 tout près de chez nous (il faudra que je retrouve des photos).

Elle avait été bichonnée, elle dormait dans un garage sous des draps blancs et roulait super bien. J’ai appris à conduire dessus.

Elle était Beige avec des reflets rosés (Beige Vaneau), intérieur vieil or, c’était un modèle 73.

A un moment, elle a été repeinte (dommage !!) en gris nacré. Ca lui allait moins bien mais elle roulait toujours aussi bien.

Elle a été victime d’une sortie de route sur une petite départementale du Lot, et a été remplacée quelques semaines plus tard par la 20 Pallas de 72 dont je vous ai envoyé les photos…

 

En 1991, mon père a accepté une mission au Pérou et il y est resté.

Vous vous doutez bien que s’il subsistait une seule DS au Pérou, il la lui fallait.

Il a poursuivi le propriétaire d’une 21 Pallas de 68 ou 69 et l’a convaincu de la lui vendre. Cette DS est restée en sa possession de 1991 à 2019, elle a été revendue il y a quelques semaines.